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Psychologie du changement : les mécanismes à l'œuvre

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Créé le 10.02.2025

Besoin d'être dans la norme : un ressort mis à profit par la psychologie du changement (photo : Pixabay) Besoin d'être dans la norme : un ressort mis à profit par la psychologie du changement (photo : Pixabay)

La sensibilisation et la persuasion sont deux méthodes répandues pour tenter de faire évoluer les comportements. Avec peu de résultats : même quand les gens y sont réceptifs, seuls 50 % changent vraiment.

Tel est le constat du psychologue Yves François, fondateur d’AxessLab, qui intervenait le 12 décembre 2024 lors d’un webinaire de l’ATE. Il a pointé nos contradictions : nous savons que la survie de la planète passe par le changement de nos habitudes, mais nous continuons comme avant. De même, une grande majorité de gens pense qu’il ne faut pas boire et conduire. Pourtant, la police continue à attraper des personnes alcoolisées au volant.

Cela tient au fait que l’être humain n’est pas rationnel (dissonance cognitive). L’essentiel de nos décisions nous sont dictées par des facteurs non conscients. Et quand nous agissons à l’encontre de nos valeurs, nous inventons toutes sortes de raisons pour nous justifier.

L'injonction ne marche donc pas. Les gens sentent qu’on cherche à les orienter, et leurs résistances s’accroissent. Mais alors, quels ressorts actionner ?

L’adaptation à l’environnement. Des études montrent que dans de trains parfumés au citron, les gens abandonnent moins de déchets car ils associent inconsciemment l’odeur aux produits de nettoyage. C’est beaucoup plus efficace que des affiches incitant au civisme. Autre exemple, si on arrive dans une ville où il y a d’immenses parkings à vélos bien remplis, on en déduit vite que le vélo semble être le mode idéal pour explorer cette ville. Pour encourager la mobilité piétonne, les indices environnementaux fonctionnent bien, comme en témoigne l'aménagement de la gare d’Yverdon, où un parking a laissé place à un étang avec un sentier qui serpente. Les indications sur ce qu’il est possible de faire sont claires, sans qu'il y ait besoin de message au sens traditionnel du terme.

L’effet normatif. Nous sommes des animaux sociaux, forgés par des efforts collectifs. Notre cerveau libère de la dopamine quand nous allons dans le sens du courant, et nous met en garde si nous nous en écartons. Cet effet normatif se manifeste dans un métro bondé : faire partie de la foule nous rassure. Mais aussi en voiture, dans les bouchons : on s’énerve, mais la situation nous conforte dans l’idée que notre choix est juste. A contrario, tout le monde approuve le covoiturage, mais peu y recourent, parce qu’il n’est pas encore perçu comme une pratique collective.

L’idée est en définitive de renverser l’équation. Délaisser temporairement le terrain des idées, et prioriser la modification des comportements, en rendant les actes souhaités plus ludiques. Amener d’abord les gens à se comporter autrement. L’ajustement des idées s’opèrera ensuite, par souci de cohérence. C’est le principe du nudging, dont une illustration bien connue est celle de l’ajout d’une mouche dans les urinoirs, avec à la clé une diminution des éclaboussures et des coûts de nettoyage.

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